jeudi 9 juin 2016

Bolivie : Pequeno Alpamayo et Condoriri

La cordillère royale est la chaîne de montagne qui se situe au nord de La Paz. Le massif du Condoriri sera notre prochaine étape. De nombreux sommets sont possibles dans toutes les difficultés, c'est ce qui a motivé notre choix.

Jour 1 : 
Il nous faudra 2 bonnes heures de route pour aller jusqu'au village de Tuni, puis jusqu'a un grand plateau qui nous laissera à pied, parcourir le chemin restant jusqu'a la laguna Chiar Kota, lieu de notre camp de base pour quelques jours. Cet endroit est... parfait, un lac, des sommets enneigés, un ciel bleu, quoi de plus pour la carte postale ?
Le soir venu, des habitants du coin iront mettre des filets de pêche dans le lac espérant attraper quelques poissons.



Souvenir, souvenir...



Jour 2 :
Notre 1er sommet alpin nous attend, il s'agit du Pequeno Alpamayo à 5410 m d'altitude. Sa cotation PD+ nous permet une entrée en matière relativement douce.
Après un réveil à 3h00 et un départ aux environs de 4h00, nous voilà rapidement sur le glacier. Il craque, non, explose sous nos pas, c'est impressionnant au début, et à la fin aussi ;-), mais on s'habitue. On louvoie entre les crevasses en direction du col puis du Tarija, sommet rocheux situé juste avant le Pequeno Alpamayo. Plus on monte, et plus je rame. C'est pas possible !! J'arrive au pied des difficultés crevé, sans aucune énergie. Les effets de l'altitude me scotchent au sol. La dernière rampe est inclinée à env 60° et il faut que je me décide, si je m'y engage je ne pourrai plus faire 1/2 tour. Je préfère renoncer, trop risqué à cette altitude, et laisse mes compagnons de cordée aller jusqu'au sommet. J'ai les b...., j'enrage, si près du but. Ahhhhhhhhh !!!
Je les attendrais depuis le sommet du Tarija et redescendrais avec eux à leur retour. Ils mettront un certain temps, les conditions du moment ne sont pas terribles, la rampe est hérissée de pénitents, la faute à peu de neige.








Jour 3 :
Jour de repos. Pas pour tout le monde, au petit matin, les pêcheurs partent récupérer leurs filets, eux aussi ont réussi leur coup, ils sortiront une vingtaine de beaux poissons.
Quant à nous, après une grass mat bien méritée nous partons faire un sommet voisin, sans neige, le Pico Austria (5350 m). La vue est fantastique sur toute la cordillère, nous voyons même le lac Titicaca juste derrière nous. Et aujourd'hui, je monte sans difficultés aucunes... pourquoi hier n'était pas aujourd'hui ?!?
Par contre, un "détail" attire notre attention, et surtout, confirme nos craintes. le Condoriri, tant convoité, est sec. On nous avait prévenu que l'enneigement était exceptionnellement pauvre cette année, mais pas à ce point. L'arête sommitale qui devait être neigeuse se révèle être du rocher pourri, sans espoir de protection. Ça craint :-(. L'avenir nous le dira mais c'est mal engagé pour ce sommet.
De retour au camp, c'est l'heure du souper, et Henry, notre cuistot nous a préparé des truites. Mais comment a-t-il pu nous trouver du poisson à cette altitude ? ;-)




Sommet du Pico Austria.

Jour 4 :
En cas de mauvaises conditions sur le Condoriri, nous avons convenu de faire le sommet juste à droite, l'aile gauche du condor, bien fourni en neige, car on a envie de les user un peu, les crampons. Et oui, quand il te regarde, le condor, son aile gauche est à droite, logique.
Départ à la même heure, 4h00. Un vague éboulis permet de remonter la barre rocheuse qui barre l'accès au glacier. Et là, c'est la consternation, ce vague éboulis est une vraie vacherie, rien ne tient, tout fout le camp, une zipette et c'est tout droit jusqu'en bas. Nous hésitons à le traverser quand on voit une brêche au dessus de nous, et comme on est rusé et malin, on l'emprunte pensant trouver une sortie digne de ce nom. Le rocher est branlant, mais on continue, on insiste. Et ça devient de pire en pire jusqu’à se retrouver dans une situation... plus que limite.
Ah ça on a été malin, mais malin comme des parpaings :-(. Au bout d'une centaine de mètre d'escalade, on trouve une sortie mais il faut bien le dire, on a frôlé la correctionnelle.
Arrivée sur le glacier, on se remet de nos émotions, on se restaure, et on repart, direction, l'aile gauche, fini les conneries. Rapidement David, fatigué, décide d'arrêter là, il préfère garder quelques cartouches, le séjour n'est pas fini. Avec Fred, on continue et après quelques efforts, on atteint le sommet, à 5650 m, par une jolie arête. Séance photo, et après avoir rejoint David au col, nous redescendons l'éboulis, par le bon chemin cette fois, et avec l'aide de quelques rappels.








Sommet du Condoriri ala izquierda.





Jour 5 :
De nombreux autres sommets nous tentent dans ce secteur mais avec seulement 3 semaines sur place, il faut faire des choix. Et notre choix est d'aller un peu plus haut, d'aller au-dessus de la barre fatidique des 6000 m. Ce 5ème jour sera donc celui du retour avant de repartir pour un autre massif.

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