Fugues verticales: Riglos : le Pison, voie "Seron-Millan"

Pas trés motivé pour grimper ce jour là, j'hésite sur mon programme. Un rapide coup d'oeil sur la météo plus l'entouthiasme d'Ivan finissent par me convaincre.
Aprés 2 heures de route, la pluie a cédé sa place au soleil et nous voilà à Riglos avec comme objectif la voie "Seron-Millan" au Pison. Voie convoitée par Ivan depuis un bon moment. Je ne savais pas encore ce qui m'attendait...
La 1ère partie étant peu équipée et relativement difficile, nous décidons de démarrer notre voie au col du Puro que nous rejoindrons via sa voie normale.
Après 2 longueurs, nous voilà au croisement avec la normale directe qu'une cordée est en train d'escalader. Plutôt que d'attendre un peu pour les laisser passer, Ivan décide de tenter une voie en 6b qui est sur notre droite et qui nous permettrait de rejoindre notre voie plus haut sans attendre ni gêner l'autre cordée. C'est parti, et aprés 2 points et pas mal d'efforts, on décide d'arrêter les frais. Cette longueur va nous demander beaucoup de temps et d'énergie, temps et énergie que nous aurons bien besoin plus haut, dans les difficultés. On se reconcentre sur notre objectif et Ivan rejoint la normale directe par une traversée délicate..., trés délicate.
"Relais", Ivan est arrivé, c'est mon tour. Je récupère les 2 dégaines et je m'engage dans la traversée.
Ah oui, c'est délicat... Je prends un bon gros bloc main gauche, il ne tient pas du tout et je me fais une bonne frayeur. Second bloc idem. Aïe aïe aïe que faire ? Je décide de rebrousser chemin pour me vacher au dernier point et regarder un peu le meilleur itinéraire. C'est à ce moment là que mes mains décident de se barrer, je sais pas pourquoi ;-) et du coup, moi aussi :-( C'est la chute !!! Trés vite la corde se tend et je me mets à partir violemment sur la gauche, vers la paroi d'en face. Par chance, je réussi à tourner sur moi-même pour présenter mon sac à dos au rocher et ainsi amortir un peu le choc.
Je tape le rocher et je me retrouve dans la voie, plus rapidement que prévu.
Aprés un rapide check up, je constate que ce qui a le plus souffert, c'est mon amour propre :-) Je repars dans la voie secoué par ma chute, avec pas mal d'appréhension pour retrouver Ivan au relais. Nous décidons de continuer et de voir si mon moral va revenir un peu. A ce moment là, je n'ai qu'une envie... redescendre ! Je connais la suite jusqu'au col, ça devrait aller.
Vient le moment de la traverser pour rejoindre la "Seron-Milan", gros doute, la chute est encore bien présente. Je m'engage prudemment, et aprés beaucoup d'hésitations je rejoins le relais. On est dans la voie, va falloir se motiver.
Boosté par le challenge d'une nouvelle voie et par Ivan, je continue. Ivan assure bien en tête, les pas sont faciles (V/V+), après quelques longueurs nous voilà au sommet du Pison, heureux.
La descente se fera sans problème, avec de jolies rappels à la clef.
Vivement la prochaine, faudra pas faire pire ;-)